2. de proposer un enracinement
préalable de l'enseignement dans des rapports aux réalités
matérielles. En effet, aujourd'hui, dès le berceau,
beaucoup d'enfants sont dans un univers virtuel (multiplicité d'objets qui sont
d'abord des signes, multiplicité des images télévisuelles, internet), un univers
d'images en deçà des mots. Qu'est-ce qu'une culture
générale aujourd'hui ? Est-elle encore
concevable, comme dans le temps, alors que nous sommes dans une société
techno-scientifique où l'inflation des objets et des connaissance met en question la
transmission même des savoirs ? Nous sommes convaincus qu'il existe une situation
intermédiaire entre la position du pur consommateur et celle de l'expert dans un domaine
précis . Les différents articles de cette rubrique concourent à la mise au point
d'une méthodologie et d'une série de situations-problèmes
technologiques, bornes d'une nouvelle culture générale. En effet, le
principe d'une culture générale est en soi d'introduire à une participation active,
critique et inventive des individus au devenir de la société qu'ils habitent. Bref,
il est clair pour nous que "l'enseignement de la technologie devrait jouer un rôle
comparable à celui d'une langue: mettre les élèves à distance d'une réalité qui les
environne..." (1). Notre a priori méthodologique est de considérer que cette mise
à distance de la réalité technologique n'est possible que dans un lien étroit entre
manipulation et expression langagière, ce qui heurte souvent le pur technicien centré
sur le cadre disciplinaire ou professionnel . Puisque
notre contexte culturel est : un environnement technico-scientifique qui cache sa complexité pour être
plus facilement commercialisable ... celui d'une majorité d'enseignants et d'élèves qui dans l'espoir
d'accélérer les apprentissages, acceptent de s'enfermer trop vite dans des logiques
disciplinaires, soit littéraires, soit mathématiques et qui, par là, se privent de
construire un vrai dialogue entre connaissance et réalité. Et quand l'élève est conduit à se frotter à des réalités
matérielles, c'est souvent en devant suivre des protocoles d'expériences stricts, des
séances de démontage-remontage ou une liste de consignes, ce qui réduit beaucoup les
possibilités de tâtonnements et d'invention. Puique le
contexte institutionnel ne favorise pas : le
développement de ce cours ( trop grand nombre d'élèves, durée du cours réduite à une
heure/semaine et budget financié strictement limité ). Il y a trop peu ou pas du tout de
place pour des manipulations alors que le facteur temps est un élément essentiel pour
explorer le réel. La
méthodologie proposée pour face partiellement à toutes ses difficultés : Cette
méthodologie est centrée sur les modèles réduits. Il
s'agit d'une méthodologie active, interdisciplinaire et souple : -
où tout peut se passer en classe sans matériel
scientifique ou industriel coûteux et sans acquis techniques préalables. -
où l'élève part d'un ensemble concret, un modèle réduit
simple modifiable qui peut être un système à plusieurs variables , aussi complexe
qu'une phrase latine. -
où l'élève et son groupe sont acteurs, et, dans le but
d'augmenter un effet, ils transforment selon leurs idées en un temps assez court
un matériel facilement réversible, sans risque et très répandu (qui est souvent du lego technique mais pas uniquement). -
où les modèles proposés figurent des grandes étapes du
progrès technique (époques grecque, romaine, médiévale et industrielle) ce qui replace
l'activité d'apprentissage dans l'ordre historique d'une complexité croissante au fil du
temps. - où différents domaines, de la mécanique à l'électronique en passant par
l'aèronautique, sont abordés par le biais d'expériences fondatrices des disciplines
ultérieures. -
qui se présente sous la forme de brèves séquences (durée: 1 à 2 heures) qui
peuvent être approfondies en fonction des possibilités horaires ou prolongées
exploitées avec d'autres cours (Etude du milieu, sciences, math, français, etc.) -
où les
transformations peuvent être l'objet d'une extension informatique (Logo ou autre) par le
biais d'un matériel robotique. © Spee 2002
Pour une approche
généraliste de l'enseignement de la technologie
Pourquoi cette approche ?
Cette approche a une
dimension politique et économique
Cette
approche avance une méthodologie qui tente d'intégrer les multiples contraintes
contextuelles que nous allons préciser .
Pourquoi une autre
méthodologie par rapport à l'enseignement traditionnel de la technologie ?
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